Shelomo Selinger : « Je sculpte ma vie »

14/01/2024


Hommage et témoignage

 

 

 

 

Le Centre d’Art et de Culture,  Anima & Cie, rendent hommage à Shelomo Selinger, l’un des derniers survivants de la Shoah, artiste sculpteur à l’œuvre féconde.

 

En présence de Shelomo Selinger, au cours d’un après-midi à l’Espace Rachi, témoignages, projections, échanges et musique – accompagné de ses deux petites-filles musiciennes – reviendront sur l’histoire de cet artiste inclassable et son parcours de vie, dont il dit « la nature m’a donné l’oubli pour me reconstruire, l’art a fait la suite ».

 

 

 

Animé par le journaliste Frédéric Haziza

 

 

 

 


 

 

 

 

Au programme :

 

Focus sur les œuvres phare de Shelomo Selinger (sculptures et dessins) par Jean-Patrick Razon, ethnologue

 

Pause musicale par Aliza Leneman, violoncelliste, 14 ans, petite-fille de Shelomo Selinger, accompagnée au piano

 

Projection du documentaire Les 7 vies de Shelomo Selinger de Carlos Alvarez (2021) suivie d’un échange entre le public et Shelomo Selinger

 

Clôture musicale par Lior Leneman, violoniste, 18 ans, petite-fille de Shelomo Selinger.

 

 

 

 


 

 

 

 

Prix de la paix et de la prospérité de la République de Chine (1994) et Officier de la Légion d’honneur (2005), Shelomo Selinger est né en 1928 en Pologne, au sein d’une famille juive. Déporté en Allemagne avec son père en 1942, Shelomo connaîtra neuf camps successifs et deux marches de la mort, avant d’être trouvé en 1945, à demi-mort, par un médecin juif venu avec l’armée soviétique libérer le camp où il se trouvait.

 

 

Pris en charge, Shelomo recouvre la santé mais reste amnésique pendant sept ans. Il a perdu ses parents, ainsi que l’une de ses deux sœurs. Cet état amnésique ne sera pas éternel et les souvenirs de déportation reviendront le hanter.

 

Après une traversée clandestine de l’Allemagne, la Belgique et la France, Shelomo embarque en 1946 à La Ciotat pour la Terre promise. Cependant, passagers illégaux, lui et ses compagnons se font arrêter et emprisonner par la Royal Navy. Le pays sous mandat britannique interdisait aux Juifs d’y entrer.

 

 

A sa libération, Shelomo participe en 1948 à la guerre menée par l’Etat d’Israël pour son indépendance et contribue à la fondation du kibboutz Kabri en Galilée. Il y rencontre Ruth Shapirovsky, qu’il épousera en 1954. Ils sont alors enfermés dans le camp d’Atlit. Libéré, Shelomo rejoint des jeunes au Kibboutz BEIT-ha-ARAVA près de la Mer Morte. Là, la terre contenait 17% de sel ; pour pouvoir y planter, ils ont lavé la terre avec l’eau du Jourdain. A l’époque, les sept années d’amnésie ont pris fin, le plongeant dans les horreurs de son passé, dans des cauchemars nocturnes. La rencontre avec Ruthy, sa femme, et le début de sa sculpture qui en coïncidait, l’aidaient à canaliser ses angoisses et à trouver sa place dans la vie. En découvrant la sculpture, il trouve sa façon de dire et de faire face à l’horreur des souvenirs.

Il recevra en Israël le Prix Norman pour les jeunes sculpteurs.

 

 

Il s’installe en 1956 à Paris, s’inscrit aux Beaux-Arts, pour suivre les cours du sculpteur Marcel Gimond et apprendra le modelage traditionnel de la terre glaise. Parallèlement, il continue ses créations personnelles à sa manière, la taille directe du matériau (granit, grès rose des Vosges et bois). Soutenu par le galeriste Michel Dauberville qui l’expose régulièrement à partir de 1962, Selinger ne connaîtra la renommée qu’à partir de 1973 et reçoit 1er Prix du Concours international lancé pour le monument du camp de Drancy.

 

 

Son œuvre sculptée comprend à ce jour plus de 800 créations de tous formats et matériaux et son œuvre graphique, à l’encre de Chine et au fusain, se chiffre par milliers.

 

 

La majorité de ses créations est un hymne à la vie.

 

 

 

 

 

 

Œuvres mémorielles sur la Shoah

 

 

 

En 1976, Shelomo réalise le Mémorial du Camp de Drancy, il comprend et prend toute la mesure de son statut de témoin de la Shoah et de sa mission de gardien de la Mémoire. Il intervient alors dans les collèges et les lycées, universités, et autres.

 

 

1987 « Monument aux Justes des nations », Yad Vashem, Jérusalem, Israël

 

1987 Mémorial à la Résistance, La Courneuve, Seine-Saint-Denis, France

 

2006 Mémorial de la Déportation, Tremblay-en-France, France

 

2018 « Kaddish », Mémorial aux Juifs de Luxembourg, Grand-Duché́ du Luxembourg.

 

2022 « Rachel pleurant ses enfants », Kibboutz Lohamei Hagetaot, Israël

 

 

 

Prix et mentions honorifiques :

 

 

 

 

1956 – Prix Norman pour jeunes sculpteurs en Israël, de la Fondation America-Israël

 

1958 – Prix Neumann de la Fondation Suisse

 

1973 – Premier prix au concours international pour la réalisation du Mémorial du camp de Drancy.

 

1983 – Médaille d’argent de la ville de Paris.

 

1985 – Grand prix du Salon d’Automne, Grand Palais (Paris)

 

1986 – Chevalier des Arts et des Lettres

 

1989 – Médaille de Vermeil de la Ville de Paris

 

Prix « Mémoire de la Shoah », Fondation Buchman, Fondation du judaïsme français

 

1993 – Chevalier de la Légion d’Honneur

 

1994 – Officier des Arts et des Lettres

 

2005 – Officier de la Légion d’Honneur

 

 

 

 

 

 

DATE

14/01/2024 16:00

TARIF

Catégorie 1 : 0,00 €
Je réserve

Lieu

Espace Rachi  Guy de Rothschild
39, rue Broca
75005 Paris
01 42 17 10 36
info@culture-juive.fr



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